Insignes des Unités de l’Arme Blindée ayant servi

de la FINUL et de la FMSB

Pierre - Noel DURONSOY

 

L’article paru sous la signature de monsieur René louis VALETTE, dans le bulletin Nº 185 de Symboles et Traditions, me paraît comporter des inexactitudes notamment dans la partie consacrée à l’opération DIODON III – FMSB (Beyrouth 1983 – page 18 à 22). En effet, pendant cette période j’ai eu l’honneur de commander le 3e escadron du 1er REC lors de l’opération, citée supra. Ce privilège me permet d’apporter certaines précisions concernant la nature des insignes édités par le 1er REC au Liban, étant à cette époque, bien que non-collectionneur, un acteur concerné par la création des insignes de circonstances liée à l’opération DIODON III.

 

La nature et les caractéristiques permettant d’identifier avec certitude les insignes réellement commandés par les unités

sont précisées ci-après,bien que dans la plupart des cas elles sont déjà précisées dans l’article de référence.

Insigne général 1er R.E.C. (appelé aussi par les collectionneurs, état-major tactique).

Insigne dessiné par le Chef d’escadron BOURRET et commandé à 300 exemplaires. L’insigne a été porté sur place et distribué à tous le personnel du 1er REC.

Symbolique :

Avers : couleurs traditionnelles du régiment « vert, rouge et bleu ». La banderole bleu clair supporte l’appellation traditionnelle du 1er REC « étranger cavalerie ». La grenade stylisée rappelle les insignes Indochine (crabes du 1er REC). Les inscriptions « 1925 » rappellent la 1ère intervention du régiment en SYRIE (4e Escadron) ; « 1983 » : le séjour du 1er REC intégré dans la Force Multinationale de Sécurité à BEYROUTH (opération DIODON III).

Revers sans inscription, dos granuleux peint en blanc, épingle double.

Insigne non homologué fabrication locale libanaise en un seul tirage original de 300 exemplaires.

Le modèle d’essai, aux couleurs non conformes, a été gardé par le CES BOURRET.

1er REC Liban opération DIODON III

1er REC  « Liban », modèle normal

dos lisse, peint en grisAttache double,

Marquage: néant Matriculé: NON

  Insigne ECS./ 1er R.E.C.

Insigne dessiné par le Brigadier CALLES de l’ECS, commandé par le capitaine de Samie à 150 exemplaires dont 100 numérotés L’insigne a été porté sur place.

Symbolique : couleurs traditionnelles du régiment : « vert, rouge et bleu ».

Avers : le cheval rappelle l'insigne réglementaire de l'unité (ECS).

Le cèdre du Liban est le symbole du pays, le fond rouge blanc rouge rappelle le drapeau libanais.

inscription « F.M.S.B. - E.C.S. 1983 » (Force Multinationale de Sécurité à BEYROUTH 1983; ESC : Escadron de Commandement et des Services).

Revers : dos doré, lisse, épingle double, numéroté au coin haut et gauche.

Insigne non homologué. fabrication locale libanaise en un seul tirage original de 150 exemplaires.

ECS 1er REC Liban opération DIODON III

ECS 1er REC  « Liban », modèle normal

dos lisse, doré Attache double,

Marquage: néant Matriculé: oui

3e Escadron du 1er REC

Insigne dessiné par le Lieutenant BRUNOT, chef du 1er peloton et commandé à 150 exemplaires numérotés de 1 à 150. L’insigne, porté sur place, a été remis le 24 août 1983 au bois des pins (Beyrouth). Tous les insignes ont été distribués.

Pour les puristes, il existe, soit disant une variante en fabrication libanaise, cet insigne (qui n’en est pas un, voir le commentaire in fine) était collé sur une tape de bouche en bois et vendu au foyer de l’unité.

Symbolique

Le fond vert et l’étoile rappellent les couleurs et l’insigne de l’unité ; le cèdre bleu symbolise le Liban

avers inscription « 1 ETRANGER CAVALERIE 1983 – LIBAN » : texte bilingue en français et en arabe.

revers est lisse, noirci et comporte l’inscription AB et une numérotation (petits caractères).

insigne non homologué. fabrication Arthus Bertrand. Tous les insignes sont numérotés à droite. C’est le seul insigne non édité au Liban.

3e escadron 1er REC Liban opération DIODON III

1er REC  « Liban », modèle normal

dos lisse, noirci ,Attache par épingle à boléro,

Marquage: AB, Matriculé: oui

Le faux insigne du 3e Escadron du 1er REC Liban

Faux insigne du 3 / 1 REC Liban
Faux insigne du 3 / 1 REC Liban
3e Escadron 1er REC Liban opération DIODON IIImodèle normal dos lisse, « bronze »Attache : néant ;Marquage: néant ;Matriculé: NON.
l’insigne présenté supra est décollé de la plaque

du 3/1 REC au Liban, vendue au foyer

(200 exemplaires)

3e Escadron 1er REC Liban

opération DIODON

III modèle normal

 

Insigne Peloton Commando 3/1er R.E.C.

Insigne dessiné par l’adjudant FREY, chef du peloton commando. Il a été porté uniquement au Liban, en tenue de combat, sur autorisation

du capitaine commandant.

Inscription :

Avers : inscription « 3e Escadron Peloton Commando LIBAN FMSB 1983 » en lettres fines et blanches

Revers : dos lisse peint en blanc, épingle à nourrice soudée.

Insigne non homologué. Fabrication locale libanaise, un seul tirage original commandé à 50 exemplaires non numérotés.

Peloton commando du 3e escadron 1er REC Liban opération DIODON III

Pon CDO du 3e escadron du 1er REC  « Liban », modèle normal

dos lisse, peint en blanc Attache type « nourice »,

Marquage: néant Matriculé: NON


En conclusion

 

En ce qui concerne le 1er régiment étranger de cavalerie, seuls les insignes présentés précédemment ont été réellement créés et portés par le personnel des escadrons du « royal étranger », les variantes n’ont pas existée à l’époque du 1er REC.

J’affirme, après l’avoir vérifié avec les cadres de l’époque, que tous les insignes imputés au 1er escadron sont des faux habilement édités par des « collectionneurs » étrangers au 1er REC . Le capitaine Baudouin de Cambourg, commandant le 1er escadron, n’aurait pas agrée la réalisation des insignes de peloton et les chefs de peloton ne se seraient pas amusés à réaliser un insigne sans l’accord de leur capitaine.

 

 

Pour la petite histoire, les pelotons ont effectivement édité des plaques de bouche (idem plaque du 3/1 REC) sur un support bois comportant un insigne gravé sur une plaque en son centre. Ce sont ces plaques qui ont servi de modèle et qui ont été reprises par les collectionneurs pour faire éditer les insignes présentés dans l’article. Par ailleurs, le fabricant libanais n’a pas le même souci de la propriété intellectuelle que le fabricant français. Il vend ou réédite l’insigne, créé des années auparavant, sans état d’âme à celui qui le lui demande.

 

 

Les nombreuses variantes de fabrication concernées par l’article sont aussi des rééditions à cataloguer dans les faux ou les retirages abusifs des collectionneurs/marchands. A l’époque, compte tenu des combats, ayant lieu dans Beyrouth, nous avions autres choses à faire que de cultiver les variantes. Il ne faut pas oublier que le commandement ne l’aurait pas toléré et aurait mis fin rapidement à cette pratique.

En conclusion, seuls quatre insignes ont réellement été créés par les unités du 1er REC. Ils ont fait tous, sans exception, l’objet d’un seul tirage original.Il est dommage de constater que l’action de certains collectionneurs, peu scrupuleux, ayant le goût prononcé des bonnes affaires, a terni la rareté de certains insignes et surtout galvaudé les insignes dits du « Liban » en inondant le « marché » de la collection et en diffusant de nombreuses variantes et autres faux, tout aussi rares les uns que les autres Ceci fait que de nos jour, il est particulièrement difficile de faire la part des choses. Il n’est pas facile de distinguer les modèles originaux des retirages tardifs édités pour le compte privé des collectionneurs ou des marchands. En fin de compte, bien souvent, c’est la couleur du dos qui permet de connaître avec précision l’authenticité de l’insigne.

Néanmoins, ces insignes existent bien et j’espère contribuer, comme le fait fort bien monsieur Valette, à clarifier une situation très complexe et déroutante pour un collectionneur débutant. L’article des « Insignes des unités de l’Arme blindée ayant servi de la FINUL et de la FMSB » a le mérite de dresser un inventaire exhaustif des insignes parus pendant cette période trouble. Je pense que de nombreuses mises au point devraient être faites dans les mois à venir pour permettre aux jeunes collectionneurs de rechercher et trouver les bons insignes d’une période dense et difficile pour les unités françaises engagées dans les opérations du Liban.

P-N Duronsoy

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