LES INSIGNES DU SERVICE DES ESSENCES DES ARMEES

ET LA LOGISTIQUE « CARBURANTS »

Condensé de l'Article

J.P. PEYRIGUEY

LE SERVICE DES ESSENCES

Emblème du service des essences : Deux torches croisées qui rappellent le culte des adorateurs du feu qui, il y a trois mille ans, faisaient brûler dans les temples orientaux l’huile mystérieuse qui jaillit du sol.


Le service des essences est né sous la forme de la fonction « ravitaillement en carburants » des besoins que la rapide motorisation à fait apparaître, puis croître très vite, pendant la première guerre mondiale de 14-18.

La direction de l’Intendance (gestion des subsistances ) reçoit cette charge.

Les produits sont conditionnés par bidons de cinq litres pour les voitures et en tonnelets de cinquante litres pour les autres matériels.

Les stocks correspondant aux effectifs de base sont constitués dans les "stations-magasins".

Ces emballages sont en principe retournés vides pour être échangés contre des pleins.

Sur le front , ravitallement d'essence , Guerre 14 / 18

Al a fin de la guerre il est mis en place une organisation du ravitaillement en carburants et ingrédients des forces armées. L’ossature du système est constituée par le réseau des centres de ravitaillement en essences (CRE) sous le contrôle de l’Intendance et la gestion du service des subsistances. L’Instruction du 1° juillet 1919 est le premier texte organique (BOEM page 2656).Mais l’Intendance, service non technique, bâtit une organisation de caractère administratif et reporte sur des sociétés civiles l’exécution matérielle, les contraintes de la guerre ayant disparu, afin d’ajuster leurs moyens d’exploitation à la demande de l’économie civile.Cette politique n’est pas en mesure de satisfaire des besoins militaires. Il s’avère nécessaire de créer des moyens techniques propres aux armées dans le domaine de l’exploitation, des matériels et de la qualité des produits.La logistique « carburants » dans son évolution rapide, se sépare des activités traditionnelles de ce service, qui n’est pas en mesure d’apporter des solutions satisfaisantes.Le service des poudres, dispose d’installations, de techniciens ayant une certaine expérience en matière pétrolière. Il est à l’évidence le mieux placé pour prendre en charge les questions « carburants ».L’instruction du 12 juillet 1920 réalise une réforme opportune en transférant au service des poudres les attributions du service de l’intendance, en matière « carburants ».

Au niveau de l’administration centrale des poudres il est créé un « service des essences », sous les ordres d’un chef de service. L’ingénieur des poudres GROSS est désigné par le directeur des poudres (IG PATART) pour organiser ce service, en constituant des centres de ravitaillement en essence (CRE) première ossature industrielle du service des essences .Bien vite ses successeurs, l’ingénieur DOUILLET, l’ingénieur ZEDET (1927-1931), l’ingénieur LACROIX (1931-1937) s’attachent à améliorer la qualité des services et des produits.Une loi des finances en 1929 sépare la comptabilité du « service des essences », du service des poudres.Cette réforme entraîne un bouleversement administratif complet. Les instructions N°47 B 5/6 et N° 48 B 5/6 du 8 janvier 1929 fixent les nouvelles règles d’organisation du service.En 1937 voyant les dangers se préciser à l’Est, le gouvernement décide de créer une logistique « carburants » adaptée à un éventuel conflit, qui débouche sur un important programme d’équipement et érige le « service des essences » en service interministériel.Il connaît dés lors, en raison de ces dispositions et des circonstances, un important et rapide développement sous le direction du commissaire principal G. DE LABARRIERE, nouveau chef de service à l’administration centrale (il sera plus tard directeur central des essences de 1945 à 1953).Sous le régime de la loi du 11 juillet 1938, relative à l’organisation de la nation en temps de guerre, trois organismes intervenaient dans la chaîne logistique « carburants ».La direction des carburants du ministère des travaux publics chargée des achats à l’étranger, le « service des essences » qui transforme (CRE), stocke (Station magasin), transporte (Voie ferrée et voie navigable) les produits pétroliers, et le « service de l’artillerie » qui assure le ravitaillement en carburants et ingrédients aux armées (Terre et Air) à partir de ses parcs.

Chaque parc comprend : - un état-major,

- une compagnie de dépôts principaux,

- plusieurs compagnies (3 en principe) de dépôts secondaires,

- plusieurs compagnies (2 en principe) de camions-réservoirs.

A la déclaration de la guerre, des difficultés d’ordre hiérarchique, de ressources humaines, la superposition des responsabilités du service des essences, du service de l’Artillerie et du service du Train, ayant pour conséquence une inefficacité de la logistique « carburants » pendant la « drôle de guerre », amène le commandement et de service à reconsidérer sa réorganisation après l’Armistice.Le rattachement ministériel du « service des essences » posa des problèmes ardus.Il avait déjà été transféré au ministère de l’armement en 1939, puis à la dissolution de celui-ci au ministère de la défense nationale. Après l’Armistice le service des poudres démilitarisé passa au ministère de la production industrielle.

Par la loi du 25 novembre 1940 il est rattaché au secrétariat d’état de la marine, département stable et fortement organisé. Le décret du 11 février 1941 fixe l’organisation du « service des essences des armées », appellation qui apparaît pour la première fois (SEA) et qui est toujours celle du service.

Le SEA est dirigé par le commissaire en chef de la marine G. DE LABARRIERE, sous la haute autorité du directeur central de l’Intendance maritime qui s’efforce, après l’Armistice, de reprendre le contrôle de l’infrastructure de la zone occupée et de maintenir celle de la zone libre, la mission normale du SEA étant pour la plus grande part dans la passation des contrats de distribution.

L’organisation du SEA amène celui-ci à détenir plusieurs directions dont les événements, et plus particulièrement le débarquement des alliés au Maroc et en Algérie ont pour conséquence la « division » du SEA.

Station de ravitaillement en essences pendant la campagne de France

Station de ravitaillement en essences pendant la campagne de France

SEA en Métropole

A la dissolution de l’armée d’Armistice le SEA est rattaché par la loi du 11 février 1943 au ministère de la production industrielle, sous la dénomination de « service des essences de l’Etat ».

A la tête de la direction des carburants, dirigée par le commissaire en chef de la marine G. DE LABARRIERE, sous la tutelle de Monsieur Jean FRESNAIS DE COUTARD, ingénieur en chef des mines (arrêté par les Allemands le 10 août 1943 et déporté) puis de Monsieur J. DURAND, ingénieur en chef des mines, le SEA traversa la dure et sombre période de l’occupation. Ils s’emploient à prendre des mesures conservatoires, à camoufler les cadres, le matériel, les stocks et … à préparer la reprise de la lutte à l’arrivée des troupes alliées.

Le SEA en AFN

Après le débarquement des alliés au Maroc et en Algérie le 8 novembre 1942, le groupe de ravitaillement en essences de l’Afrique du Nord dirigé par l’Ingénieur en chef Garnier, dont le siège est à Alger se rallie aux anglo-américain, après la « suspension d’armes » du 11 novembre et participe aux opérations de Tunisie.

Le retour au combat de l’armée d’Afrique fut l’occasion de donner au SEA l’importance d’un des grands services de ravitaillement des armées.

La décision N° 6 du 5 janvier 1943 crée la direction générale du SEA, rattaché au département de la guerre et placé sous l’autorité de l’Ingénieur en Chef GARNIER, puis de l’ingénieur en chef VIEUX (le 8 juillet 1943), après un court intérim du Commissaire LABBÉ, qui s’emploient à étudier sous quelle forme peut être envisagé le ravitaillement en carburant des troupes en campagne et à préparer des unités du corps expéditionnaire (tout en se conformant aux règles générale de l’armée US).

Le chef d’escadron de réserve d’artillerie CARTIER est nommé Directeur du SEA du CEF, incorporé dans la 7° Armée U.S.

Composante de la 1° Armée Française, créée le 1° octobre 1944, après le débarquement des troupes alliées sur les côtes de Provence, fin août, le SEA s’illustre dans les campagnes de France et d’Allemagne.

A la libération, l’ordonnance du 17 mars 1945 consacre le SEA, service totalement indépendant, directement rattaché à l’Etat Major des Armées. C’est un service interministériel, ayant un caractère industriel, son budget annexe, qui comprend une direction centrale, des directions régionales, des « groupes » de ravitaillement et dispose de son propre personnel.

 

Conditionnement de jerricanes dans les années 1960

Conditionnement de jerricanes dans les années 1960

Stockage des jerricanes, c’est la fin d’une époque, la réforme les guette…

Stockage des jerricanes, c’est la fin d’une époque, la réforme les guette…

De nos jours le SEA, c’est encore, plus que jamais, un Service inter-armées, 400 personnels militaires, 1600 personnels civils, 90 dépôts dont 50 dépôts d’infrastructure et 40 dépôts d’avitaillement, 800 000 m3 de capacités de stockage, 1 200 000 m3 de carburants distribués, 1 700 000 de carburants transportés annuellement.

DIRECTEURS DU SEA

1944 – 1945 Ingénieur en chef VIEUX
1980 – 1985 Ingénieur Général BORDE
1945 – 1953 Commissaire Général DE LABARRIERE
1985 – 1989 Ingénieur Général DURAND.
1954 – 1959 Ingénieur Général DUMORET
1989 – 1995 Ingénieur Général PÉRON
1959 – 1963 Ingénieur Général BAUDE
1995 – 2000 Ingénieur Général RIFFAULT
1963 – 1967 Général de brigade d’Artillerie CELLERIER
Depuis 2000 Ingénieur Général SCHMITZ
1967 – 1980 Ingénieur Général ANSEL

 

UNITES DU SERVICE DES ESSENCES PREMIERE GENERATION

Immédiatement après le débarquement des alliés du 8 novembre 1942 et la libération de l’Algérie, une Direction générale du Service des Essences est créée en janvier 1943 à Alger.

Les deux premières unités du Service des Essences, dites unités de première génération, les sections de ravitaillement en essence (SRE) 51/27 et 53/27 sont mises sur pied par le 27° Escadron du Train d’Alger

1° juin 1947 la SRE 51/27 est transformée en 727° compagnie de ravitaillement en essence (CRE).

Après la libération du Maroc et de la Tunisie en mai 1943, la SRE 51/26 est renforcée par la SRE 51/26 formée par le 26° Escadron du Train de Tunis, tandis qu’au Maroc le 32° Escadron du Train met sur pied la SRE 51/32.

Le 1° juin 1947 la SRE 51/32 est transformée en 728° compagnie de ravitaillement et d’exploitation d’essence (CREE).
Le 1° septembre 1947 la SRE 51/26 est transformée en 726° compagnie de ravitaillement et d’exploitation d’essence (CREE).

 

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27° Escadron du Train d’Alger
26° Escadron du Train de Tunis
32° Escadron du Train  Maroc
AVANT PROPOS

L’insigne traditionnel du Service des Essences des Armées (homologué) est constitué de deux parties : le plateau et l’écu.

Le plateau ou encore le support interarmées est homologué H 789, ainsi que l’écu représentant le « Coq » (Cet insigne est dû à l’héraldiste Robert LOUIS, signature apparaissant dans les premiers insignes Arthus-Bertrand).

+ = Insigne Général  H.789

Pour les autres insignes, seul l’écu fait l’objet d’une homologation. Au dos de cet écu doit figurer le N° d’homologation.Une instruction relative au patrimoine de tradition des formations du Service des essences des armées définit les caractéristiques de l’insigne de tradition du SEA.


Fond d’insigne interarmées de couleur argent alliant le glaive, les ancres et les ailes.Ecu du SEA amovible bordé d’un filet d’or et divisé en deux bandes verticales aux couleurs du service (rouge à gauche et vert à droite en regardant l’insigne de face). La demi-partie inférieure de l’écu reçoit les torches allumées posées en sautoir, couleur or. La demi-partie supérieure de l’écu reçoit le motif qui caractérise l’organisme ou l’unité, couleur or.)

Les « différences» concernant l’aspect, la couleur de l’émail ou de la résine, l’aspect mat ou brillant de l’argenture et de la dorure sont normales, à l’occasion de nouveaux tirages d’un insigne. Ces différences sont à considérer comme des « erreurs » et non des variantes, sachant que le fabricant repart d’un moule ou d’une matrice dont la forme et le dessin n’ont pas changé. En outre, la partie métallique de base de l’écu peut être dorée ou argentée.

L’usure d’un insigne longtemps porté ne doit pas être considéré comme une variante. L’usure est normale. Les dos des écus peuvent être lisses, guillochés…, avec ou sans le N° d’homologation…..Ces particularités n’apparaissent pas toujours dans les descriptions des différentes versions.

DESCRIPTIF DES INSIGNES DU SERVICE DES ESSENCES DES ARMEES

Insigne de calotInsigne de calot

Insigne de calot

réglementaire porté par le personnel du S.E.A. après la deuxième guerre mondiale jusqu’en 1960.Attribut du calot de tradition du SEA repris par la BPIA de 1995 à 2000. (Voir curiosités page 27)- Sans marque de fabrication- avec 2 pattes de fixation,- sans patte de fixation, - avec 2 trous de couture. - avec 2 anneaux

 

Insigne de béret

Insigne de béret

- Drago Paris (Dos lisse et dos guilloché) Drago Noisiel - Beraudy - Bichet - Coinderoux- Sans marque de fabrication

Insigne de col
Insigne de col - Coinderoux - Magnino-Porté entre 1991 et 1998 sur les tenues « Terre de France ».
Corps Expéditionnaire Français en Italie
Corps Expéditionnaire Français en Italie Non Homologué (Camaud)
SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION

1° Armée Française puis SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION(Forces Françaises en Allemagne et Autriche)

- Augis (non marqué) Variantes de couleurs avec un émail plus ou moins foncé et plus ou moins translucide.N.H. (Email)

SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION

SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION

Réduction (broche) Fabricant inconnu

SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION


Armée Française puis SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION (Forces Françaises en Allemagne et Autriche) Métal Peint 26 X 30

N.H.- Sans marque de fabrication- Métal épais peint - Métal fin peint


SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION

1° Armée Française puis SERVICE DES ESSENCES DES TROUPES D’OCCUPATION (Forces Françaises en Allemagne et Autriche)

N.H. (Aluminium Peint 32 X 38) - Sans marque de fabrication (Trous de couture)

 

Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient

Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient

- Drago Béranger Déposé Email

Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient

Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient

N.H. (Métal peint) - Sans marque de fabrication - Avec trous de couture

Variantes - sans fixation, - avec épingle verticale,- avec épingle horizontale.- Sans trou de couture - avec épingle verticale.

 

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Troupes Françaises d’Occupation en Autriche N.H.

Cet insigne signalé par J.Y. SEGALEN ( voir page 22 ), apparaît dans le catalogue LAVOCAT, qui émet un doute sur son existence, et le catalogue des insignes de l’armée française de BLASOR (Réf. 37352). Celui-ci n’est pas répertorié dans le livre de LETRAIT, « Les insignes de l’Artillerie Française au XX° siècle » première référence concernant les insignes du S.E.A., ni tout autre ouvrage traitant du Service.

 

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